Sauvons le monde paysan
Changeons de régime !

Une fois de plus la FNSEA a volé la révolte paysanne !

Ils et elles ont barré des autoroutes, bloqué des centrales d'achat, pour enfin obtenir une meilleure rémunération de leur travail. Ils et elles n'ont rien obtenu ! Pas un centime ! Ils et elles souhaitaient obtenir la garantie de revenus prenant en compte leurs coûts de production. Ils et elles ne l'ont pas obtenu !

La FNSEA a fait un véritable hold-up sur la révolte paysanne. Elle a réussi à faire passer des mesures favorables à l'agriculture que soutient ses dirigeants et qui normalement ne seraient pas passées : réintroduction de la dérogation sur les néonicotinoïdes, mise "en pause" du plan Ecophyto, mise en place de mesures d’accélération sur les projets de retenue d’eau (méga-bassines), restriction de l’accès à la justice sur des questions environnementales, mise sous tutelle du gouvernement de l'OFB (office français de la biodiversité) et de l'ANSES (agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail), etc.

Ce sont des reculs majeurs et scandaleux.

Les dirigeants la FNSEA ne représentent pas toutes les agricultrices et tous les agriculteurs en lutte, loin de là. Arnaud Rousseau, le président de ce syndicat, est à la tête d'une quinzaine d'entreprises, exploitations et sociétés agricoles. Diplômé de l'European Business School de Paris, il exploite 700 hectares de céréales. Président du conseil d'administration du groupe Avril - leader des huiles et protéines végétales - qui détient 9 milliards d'euros de chiffre d'affaire en 2022, soit + 45% de bénéfice net en 2022, il est aussi directeur de Biogaz du Multien, administrateur et président de deux filiales du Groupe Avril : SAIPOL et Sofiprotéol. Les profits d'Arnaud Rousseau sont basés sur l'agriculture productiviste qui cherche à maximiser la production par tous les moyens (main-d’œuvre, machines, irrigation, pesticides) et qui s’oppose ainsi à l’agriculture vivrière.

Et ce n'est pas pour sauver les paysan.nes qu'il s'oppose à toutes les normes environnementales, mais parce les profits d'Avril et des autres multinationales de l'agro-industrie s’appuient précisément sur le modèle productiviste qui broie la plupart des agriculteurs et détruit le vivant. Alors même que la majorité des agriculteurs et agricultrices peinent à dégager des revenus de leur activité et boucler leurs fins de mois, la rémunération des hauts dirigeants de la FNSEA s'élèvent jusqu'à 14 900 euros. Un salaire astronomique payé par les cotisations de celles et ceux qui ont les mains dans la terre et qui ne récoltent cependant pas les fruits de leur labeur.

FNSEA vole et manipule.

La transition agroécologique n'a jamais été citée comme une solution d'avenir alors que que c'est la seule solution face au changement climatique.
Les agriculteurs et agricultrices sont les premiers impactés par l'usage des pesticides et par les répercussions du changement climatique.

La FNSEA ment.

Les revendications, entre 120 et 140 (leur nombre n'a jamais été officiel), portées par la FNSEA étaient occultes et ont été gardées secrètes. Alors que les revendications portées par la Confédération paysanne étaient publiques, plébiscitées par la population et aucune n'a été satisfaite.

Pour la Confédération Paysanne, la préoccupation première et majoritaire des agriculteurs et agricultrices sur le terrain est bien de vivre, dignement, de leur métier. Les politiques orientées vers le « produire plus » ne correspondent pas aux enjeux actuels. Aujourd'hui, nous demandons une orientation et des politiques cohérentes pour garder des paysannes et paysans nombreuses et nombreux, assurer le renouvellement des générations et bâtir notre souveraineté alimentaire dans le contexte de crise climatique, environnementale et sociale. Voici quelques unes de leurs revendications :

. L'instauration de prix planchers au niveau de notre prix de revient pour tous nos produits agricoles, via une loi contraignante et efficace pour le revenu paysan.
. Légitimement, nous exigeons d'être rémunérés pour le cœur de notre métier de producteur d'alimentation, nous ne voulons pas d'une réponse via la production d'énergies et leur rente associée.
. L'arrêt immédiat de l'artificialisation des terres agricoles, cause d'aggravation du dérèglement climatique, d'affaiblissement de la souveraineté alimentaire et la mise en péril concrète de fermes concernées.

Toutes les revendications de la Confédération Paysanne, ici.

PAYSAN.NE.S ET ÉCOLOGISTES, C'EST LE MÊME COMBAT !


NE TOMBONS PAS DANS LE PANNEAU !

Terres de Lutte, Tribune. "Agriculteurs et écolos : nous refusons d’être catalogués comme ennemis".

La Confédération paysanne. Communiqué. "Appel de la Confédération paysanne aux autres syndicats agricoles pour la garantie d'un revenu digne à toutes les paysannes et tous les paysans !"

Les Soulèvements de la Terre. Position et appel sur le mouvement agricole en cours".

Logo de Sauve Ton Paysan - un sablier avec une plante à l'intérieur

« Nous demandons des réponses concrètes aux pouvoirs publics et invitons tous les Français à nous exprimer leur confiance et leur soutien, car oui, la Ferme France est belle, diverse et ancrée dans les territoires, elle doit être sauvée ! »
Communiqué de la FNSEA, publié le 3 février 2023

Ce que la FNSEA tente de sauver, ce n’est pas tant les paysan.ne.s qu’un modèle productiviste à bout de souffle dont les agriculteur.ice.s sont les premières victimes.

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« Alors que la souveraineté alimentaire est régulièrement affichée comme priorité gouvernementale, il est urgent de passer du discours aux actes. »
Communiqué de la FNSEA, publié le 3 février

Ce que la FNSEA tente de sauver, ce sont les profits issus d’une balance commerciale largement excédentaire pour les grandes cultures, les producteurs de lait et la filière du sucre(trois associations adhérentes au syndicat) plus que la souveraineté alimentaire. Cette dernière n’est pas en danger, la France exportant 1 600 000 tonnes de betteraves en 2020.

La transformation des hommes, des femmes et des lieux en facteurs de production atomisés soumis à la rationalité économique, l’agrandissement extravagant des exploitations menant au surendettement et à l’isolement des agriculteur.ice.s transformé.e.s en capitaines d’industries extractivistes, les pathologies dues à l’exposition aux produits phytosanitaires non prises en charge par la MSA… voilà le programme de la FNSEA depuis 60 ans.

Aujourd’hui, nous demandons des réponses concrètes aux pouvoirs publics aussi, mais des réponses pérennes, prenant en compte l’urgence écologique et sociale. Le système actuel ne profite qu’à une poignée de multinationales des industries agroalimentaires et chimiques et de syndicats comme la FNSEA.

👉 Empêchons-les de nuire davantage ! 👈
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Désarmement du communiqué de la FNSEA

“Depuis plusieurs années déjà, l’agriculture est en première ligne face à une succession de crises (climatique, sanitaire, géopolitique et énergétique) qui affectent son potentiel productif et menace la poursuite de certaines de ses activités.”

Communiqué de la FNSEA, publié le 3 février 2023

Crise climatique

Oui, les agriculteur.ice.s sont victimes de la crise climatique. Mais le modèle productiviste agricole, prôné par la FNSEA, est également acteur du dérèglement du climat. En France, par exemple, l’agriculture représente près de 20% des émissions de gaz à effet de serre. Quand la FNSEA demande au gouvernement de l’aider à perpétuer un modèle toxique, les scientifiques du GIEC appellent à un changement de pratiques radical et dans des délais très courts, qui seul permettra de rendre le système agricole climatiquement résilient.

Crise sanitaire
Crise géopolitique
Crise énergétique

“Le coup de grâce est porté par la décision de la Cour de Justice Européenne de revenir sur la dérogation d’utilisation de produits de protection de la betterave sucrière, sans recours à une possible dérogation en raison de la loi « Pompili » de 2016, contrairement à d’autres pays européens.”

Communiqué de la FNSEA, publié le 3 février 2023

Néconicotinoïdes, mégabassines, et agrobusiness